Peuple Mapuche: Le mythe fondateur

Il y a des milliers d’années, dans un petit coin de l’Amérique du Sud vivait un petit village calme et paisible. Les habitants avaient choisi de le bâtir au pied d’une magnifique montagne du nom de Ten-Ten. Ten-Ten n’était pas une montagne comme les autres car en plus de sa grandeur et de sa beauté, les légendes racontaient qu’elle abritait en son sommet une puissante couleuvre du même nom. Emprunte de magie et de bienveillance elle veillait sur les hommes et la nature pendant qu’une autre couleuvre tout aussi puissante, nommée Caï-Caï, veillait sur les poissons et les océans. Caï-Caï ne quittait jamais les profondeurs de l’océan, mais cela ne l’empêchait pas de faire parler d’elle, les habitants connaissaient bien son caractère inflexible.

Lutte entre deux êtres mythologiques de la culture Mapuches

Pourtant, un jour, un pêcheur imprudent et irrespectueux pêcha dans les eaux du grand océan sans adresser ses prières à Caï-Caï et sans un seul mot de remerciement pour l’abondance des coquillages et poissons ramenés dans ses filets. La couleuvre, fut prise d’une telle colère, qu’elle ordonna aux eaux de monter sur le champ et de transformer en poisson chaque homme qu’elles toucheraient. Ten Ten prenant conscience de la situation s’adressa aux habitants et les invita à s’abriter au sommet de la montagne. Comme les eaux continuaient de monter, elle ordonna à la montagne de s’élever. Plus les eaux montaient, plus la montagne s’élevait et il en fut ainsi durant plusieurs lunes. Beaucoup de personnes avaient été transformées en poissons et les habitants restants étaient éreintés. Ils se confondaient en prières et en excuses pour apaiser la colère de Caï-Caï, mais rien n’y changeait. Les couleuvres luttaient sans relâche l’une contre l’autre.

Les premiers Mapuches: le peuple de Ten-Ten

Un jour, la montée des eaux si forte au début devint de moins en moins rapide. La montagne prenait de la hauteur, mais l’océan ne la rejoignait plus. Les habitants d’abord surpris, furent ensuite soulagés de constater que l’eau avait arrêté sa progression. Ils ne surent jamais si Caï-Caï avait arrêté par compassion, ou par faiblesse. Mais ils avaient compris la leçon. Après ces longues journées de terreur et une fois la situation apaisée, Ils n’étaient plus que quatre au sommet. Fücha et Kuze faisaient partie des anciens du village, alors que Üllcha et Weche étaient deux jeunes adultes.

Suite au terrible évènement, Ten-Ten leur transmis à chacun une mission. Les jeunes, plein de dynamisme et de force, prendront soin des anciens et assureront la descendance et les anciens, pleins de sagesse et d’expérience, transmettront la connaissance et le sens des valeurs. Heureux de ce nouveau projet, pleins d’espoir et de joie, ils se prirent dans les bras. Ils pleurèrent un long moment, entre la tristesse d’avoir perdu leurs proches et la joie de savoir qu’ils avaient à présent le pouvoir de faire en sorte que cela n’arrive plus jamais. Rassurés, ils descendirent de la montagne, fiers et confiants, prêt à construire un nouveau village. Ainsi naquirent, les Mapuches.

En mapudungun, la langue du peuple Mapuche, mapu signifie « terre ou pays » et che signifie « peuple ou personne », Mapuche se traduisant comme le peuple de la terre.

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